Parlons un peu des deux types de films pour diapositives couleur (transparentes) les plus courants au milieu du 20e siècle :
Il n’y a pratiquement qu’un seul format de film utilisé pour les diapositives couleurs apparues au milieu des années cinquante et utilisées massivement jusqu’à récemment. Il s’agit d’un film couleur inversible (sans négatif) de 35 mm de large, livré en bobines de 24 ou 36 poses. Le film exposé est traité chimiquement dans un laboratoire spécialisé et découpé en photos 24×36 mm elles-mêmes montées dans des supports en carton ou en plastique de dimensions standard (50×50 mm).

Les diapositives sont faites pour être projetées mais il était fréquent que des tirages sur papier soient réalisés. Historiquement, deux procédés ont été utilisés pour produire des diapositives 24×36, Kodachrome et Ektachrome (aussi appelé traitement E-6). Le Kodachrome, discontinué depuis 2010 exigeait toujours un traitement dans un laboratoire Kodak tandis que l’Ektachrome (toujours disponible) peut être traité par des laboratoires indépendants, voir des amateurs expérimentés.

Les différences entre les deux procédés ont des conséquences quand à la conservation des couleurs sur de longues périodes. Même au départ, les deux procédés produisaient des dominantes couleur légèrement différentes. Avec les années, les différences se sont accentuées au point que les logiciels des numériseurs de diapositive ont des réglages assez différents selon le type de diapositive. Il semble bien que les diapos Kodachrome conservent leur couleur plus longtemps que les diapos Ektachrome mais on peut généralement rééquilibrer les couleurs des unes et des autres sans trop de problèmes.

Les défauts courants des diapositives couleur sont relativement faciles à corriger automatiquement car les numériseurs de diapositives disposent d’une arme assez extraordinaire : les rayons infrarouge!

Au lieu de lire seulement les trois couleurs habituelles, les numériseurs de type «Digital ICE» (Image Correction and Enhancement) en lisent quatre. La quatrième couleur est l’infrarouge (IR). Alors que les colorants utilisés dans les films transparents laissent passer l’infrarouge, les défauts de surface (rayures, poussières) bloquent les rayons infrarouges. Le logiciel du numériseur est alors capable de filtrer ces défauts et de remplacer les pixels défectueux par les couleurs probables. Lorsque l’équipement et les colorants de la diapositive le permettent, l’effet du Digital ICE est littéralement «magique».
Les défauts les plus fréquents des diapositives et les remèdes possibles:
- Flou : malheureusement une diapositive floue était assez rarement exploitable mais les choses ont changées en 2012. « flou ». S’il s’agit d’un « bougé » pendant la prise de vue, il est maintenant envisageable de corriger ce défaut. S’il s’agit d’un cliché pris hors focus, là aussi tout espoir n’est pas perdu : il est maintenant possible d’améliorer considérablement la qualité du cliché.
- Couleurs délavées ou avec une couleur dominante : amélioration probable par la fonction ROC, Restauration of Color, des numériseurs.
- Cliché presque transparent : possibilité de récupérer une image acceptable
- Cliché presque complètement opaque : possibilité de récupérer une image acceptable
- Rayures : amélioration probable avec le Digital ICE. (Les anciens projecteurs qui rataient parfois l’insertion d’une diapositive devant l’objectif avaient, hélas, toutes les chances de produire des rayures …)
- Poussières ou points de moisissure: amélioration probable avec le Digital ICE
- Image granuleuse : amélioration probable avec GEM ( Grain Equalization & Management).
Alors qu’il est assez difficile de numériser en masse des négatifs couleurs, il est maintenant possible de numériser des lots importants de diapositives en mode automatique même sans faire appel à du matériel professionnel haut de gamme. Le numériseur Braun 4000 ci-dessous peut traiter jusqu’à 100 diapositives en une seule séance avec une excellente résolution.

Toutefois un lot de 100 diapositives prendra plus de 5 heures à traiter, même avec une résolution moyenne.
Comment voyager avec un stock de diapos dans vos bagages ?
Pour protéger vos diapos et voyager léger, je vous suggère d’en faire de petites «briques» comme sur la photo ci-contre.
Utilisez du papier aluminium pour fabriquer de petites briques compactes de 10, 20 ou 36 diapos (max). Coller une étiquette dessus avec le nom que vous voudrez voir sur le répertoire correspondant et aussi comme racine du nom de chaque photo de la brique. Trouver une petite boite en carton ou en plastique pour y mettre vos petites briques.
Note: le papier d’aluminium protégera vos diapos des effets des rayons UV. Toutefois, les rayons X passent facilement au travers mais c’est sans danger pour les diapos car l’exposition au rayons X dans les aéroports est de très courte durée.
Identification des fichiers de diapositives
Nous numérotons les scans avec un suffixe qui reproduit le numéro de la diapo (si celui-ci est disponible). Vous pourrez toujours rajouter du texte plus descriptif après cette racine commune à tous les noms des fichiers appartenant à une «brique». Cela vous donnera des photos avec, initialement, un nom de fichier similaire à celui-ci:
Lot04-1971-Vendée-LesSables-17
Le suffixe «17» étant le numéro inscrit sur la diapo originale.
La date peut être plus précise, par exemple 1971-08-13.
(Note: toujours utiliser la date ISO c’est-à-dire: AAAA-MM-JJ pour simplifier les tris ultérieurs.)
Libre à vous de rajouter à la suite un descriptif du contenu de la photo.
Typiquement nous recommandons d’inscrire d’abord le nom d’événement, s’il y a lieu, puis le prénom (et parfois le nom) des personnes présentes sur la photo. La convention est de toujours balayer de gauche à droite. Cette façon de faire vous permettra ultérieurement de retrouver toutes les photos où une personne est présente en un seul coup! Une chose impossible à faire avec des albums de photos papier.
Cette façon de nommer les fichiers vous donnera des noms de fichier qui peuvent être long mais cela n’a plus d’importance. Même sur les versions antérieure de Windows on pouvait avoir des noms de fichier jusqu’à 260 caractères.
Cela vous donnera des noms de fichier du style:
Lot04-1971-06-23-Vendée-LesSables-17-MariageUnetelle-Théo-JeanMarie
Par convention, vous aurez sans doute noté que nous ne mettons pas d’espace entre prénom et nom ou entre les articles et les noms dans les descriptifs de lieu ou d’événement (par contre nous utilisons une majuscule pour marquer la séparation) mais ce n’est pas obligatoire. Aussi, tenez vous à une seule convention pour les accents et C cédille: soit toujours présents, soit toujours absents. Ça évite de mauvaises surprises…